Forte baisse de l’aide au développement de la France en 2014

Les pays de l’OCDE ont consacré 135,2 milliards de dollars à l’aide publique au développement en 2014.

Le 8 avril 2015, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a dévoilé les chiffres de l’année 2014 des contributions à l’aide au développement (APD) versées par les 28 pays membres du Comité d’aide au développement (CAD). Pour la quatrième année consécutive, l’APD de la France a une nouvelle fois diminué.

Le bilan global est plutôt satisfaisant: “Les apports d’aide aux pays en développement ont été stables en 2014“, selon le rapport. Néanmoins, le CAD fait ressortir des disparités selon les Etats. Ainsi, alors que treize pays ont augmenté leur contribution (dont l’Allemagne, la Finlande, la Suède ou encore la Suisse), les quinze autres l’ont diminuée. La France, le Canada, l’Espagne ou encore le Japon enregistrent les plus fortes baisses.

APD de la France en 2014: -9,2%

Avec 10,37 milliards de dollars (9,54 milliards d’euros) alloués à son APD l’année dernière, l’Hexagone accuse une baisse de 9,2% par rapport à 2013. Soit la cinquième plus forte baisse des 19 pays européens membres du CAD. En 2013, l’APD de la France avait reculé de 9,8%.

Bien que la France figure parmi les plus importants donateurs, derrière les Etats-Unis (32,73 milliards de dollars), le Royaume-Uni (19,39 milliards) et l’Allemagne (16,25 milliards), elle est encore loin d’atteindre l’objectif des Nations Unies visant à consacrer 0,7% de son revenu national brut (RNB) à l’APD: “seulement” 0,36% en 2014, contre 0,41% en 2013. La Suède, en tête, a par exemple consacré 1,10% de son RNB l’an passé.

Par la voix de son président Philippe Jahshan, le groupement d’ONG Coordination Sud a exprimé de vives inquiétudes: “Le choix politique fait par la France demeure incompréhensible et pénalise les populations les plus vulnérables dans une année où les efforts doivent au contraire redoubler.” En effet, pour l’organisation, 2015 est une “année cruciale“: conférence sur le financement du développement, définition des futurs ODDCOP21… Dès lors, “comment prendre au sérieux ces futurs engagements, si chaque année, les contributions réelles ne cessent de se réduire? Sans cohérence, sans moyens ambitieux, sans l’exemplarité de la France, ces échéances internationales sont vouées à l’échec et en particulier la COP21.

Diminution de l’aide aux pays les plus pauvres

Au total, les apports de l’APD en 2014 se sont élevés à 135,2 milliards de dollars (124,4 milliards d’euros), soit légèrement plus que le niveau historique atteint en 2013 (135,1 milliards de dollars).

Une relative stabilité pourtant entachée par une baisse de 16% de “l’aide bilatérale” (directement accordée par les donneurs aux pays bénéficiaires) aux “pays les moins avancés“. Pour l’OCDE, “ce repli s’explique par le niveau exceptionnellement élevé de l’allégement de dette consenti au Myanmar en 2013.